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Focus Histoire: Jean-Henri Riesener 25 février 2015

Le maître incontesté du meuble Louis XVI par l’ampleur et la diversité de son œuvre, par l’exceptionnelle qualité de ses fabrications, par la somptuosité sans égale des ouvrages commandés par la cour, dont il fut, durant plus de dix ans, le fournisseur attitré. Né à Gladbeck, au nord d’Essen, en Allemagne, il vient jeune à Paris et entre dans l’atelier prestigieux de Jean-François Œben, menuisier-ébéniste du Roi à L’Arsenal. Il en devient l’un des principaux collaborateurs, au point qu’à la mort prématurée du maître, en 1763, il prend la direction de l’entreprise sous le contrôle de Françoise-Marguerite Vandercruse (dit LACROIX), la veuve d’Œben. Cette promotion ne va pas sans lui attirer l’hostilité de son collègue Jean-François Leleu, qui briguait le même honneur.
Bien établi dans la place, Riesener n’en reste pas là. En 1767, il épouse Françoise-Marguerite Œben et, l’année suivante, obtient ses lettres de maîtrise. Il peut désormais estampiller de son propre nom des ouvrages qu’il fabriquait depuis cinq ans sous le label « Œben ». C’est ainsi qu’il achève, signe et livre, en 1769, le fameux bureau commandé pour le Roi à Versailles.


Bénéficiant de la notoriété de l’atelier, il connaît un succès considérable. En 1774, au moment de l’intronisation de Louis XVI, il reçoit le titre d’ébéniste ordinaire du mobilier de la Couronne en remplacement de Gille Joubert, qui, âgé de quatre-vingt-cinq ans, a décidé d’abandonner sa charge. Dès lors, les commandes de la cour affluent et, durant une dizaine d’années, Riesener va livrer aux différentes demeures royales, tant pour les souverains que pour les princes de sang, comme le comte et la comtesse de Provence, le comte d’Artois, le duc d’Orléans, Mesdames, tantes du Roi, Ainsi qu’aux grands seigneurs du royaume et aux fermiers généraux, une incroyable quantité de meubles représentant des sommes fabuleuses.

En 1776, sa femme meurt, lui laissant un jeune fils né quelques mois après leur mariage et qui deviendra le peintre Henry-François Riesener. Son second mariage, en 1783, ne lui apporte guère de satisfaction. C’est aussi l’époque où ses affaires connaissent un certain déclin. Vers 1785, il se voit progressivement évincé du Garde-Meuble de la Couronne en raison des prix qu’il pratique. Riesener n’en reste pas moins en faveur auprès de la Reine, qui continue de lui passer des commandes pour ses appartements de Fontainebleau et de Saint-Cloud.

Lorsqu’éclate la Révolution et qu’une grande partie de sa clientèle quitte la France, Riesener se retrouve sans commandes. Il ne semble pas hostile au nouveau régime. Avec les peintres Jean-Louis David et Hubert Robert, il fait même partie, en 1793, d’une commission d’experts-artistes chargés de priser les œuvres d’art saisie chez les émigrés. Au cours des ventes du mobilier du château de Versailles, il rachète un certain nombre des meubles qu’il a livrés au Garde-Meuble. Non sans naïveté en pareille circonstance, il envisage de les revendre. Il devra néanmoins remplacer les emblèmes « féodaux » des meubles royaux par des motifs purement décoratifs. Il fermera définitivement son atelier en 1801, après avoir produit quelques meubles de style Directoire qui, en comparaison avec le de œuvre, présentent guère d’intérêt.

Jean-Henri Riesener: 4 juillet 1734 - 6 janvier 1806 (Maître le 23 janvier 1768)

Retrouvez nos meubles "Riesener" :

Bibliographie : "Les ébénistes français", d'Alexandre Pradère aux éditions Chêne
 

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